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Jeudi 15 Août 1940

Toujours pas de nouvelles mais les colis arrivent. Ils sont toujours pour le même. Il en a de la chance celui-là.

Ce n’est pas les colis qui m’intéressent mais j’aurais la certitude que ma petite femme est prévenue. Je ne fais que de penser à cela et j’ai le cafard. Vivement que j’ai des nouvelles.

En France c’est fête aujourd’hui. Ici, on ne pense même pas, on travaille comme chaque jour.

 

 

 

Samedi 17 Août 1940

Grande émotion dans la baraque. M. Toto a fait son apparition parmi mous. Ce matin un copain en a trouvé sur lui et ayant regardé, j’en ai trouvé aussi. Ce soir d’autres en ont trouvé aussi.

Nous voilà jolis. Comment nous débarrasser de ces bêtes-là ? Les Allemands qui nous gardent nous ont donné des produits mais il faudrait désinfecter les paillasses, le linge et nous tous en même temps.

Mais tout cela ne me donne pas de nouvelles de France.



 

Vendredi 16 Août 1940

Quelques lettres sont arrivées mais toujours pour les mêmes. Ces lettres viennent des régions non occupées.

Quand est ce que sera mon tour ? J’ai le cafard. Je pense à ma femme, mon petit Gérard.

 

Dimanche 18 Août 1940
13ème

On n’a pas été au travail. Il a tellement plu hier que le travail des champs est impossible. Nous avons même été trempés.

Aujourd’hui je fais ma grande toilette du dimanche et surtout une grande lessive à l’eau bouillante pour me débarrasser des poux. Presque tous nous en avons trouvés, des petits et des gros.